« C’est ben swag! », traduction:
« cool, hot, chill ».
Une
expression utilisée par mon fils aîné alors qu’il était ado.
Depuis que je fais de l’aquarelle, tout est « swag ».
Je regarde le monde autour de moi et je couche mentalement les couleurs
mélangées à l’eau pour reproduire…reproduire la poésie, le moment chill au
détour d’une route de campagne ou sous un escalier pourri d’une ruelle
misérable. Les poteaux d’une clôture posés en travers d’un champ de neige, le
triangle sombre d’une montagne bordée d’une ligne de pins drus sur un horizon
avec un soupçon d’orange et de rose, un œil et le minuscule picot blanc près de
l’iris, là où la lumière cogne. Un graffiti trash orné de quelques mots
crachés, slammés.
Swag, c’est bien le mot pour décrire l’infini plaisir qui
consiste à faire surgir des volumes : un peu d’eau, une pointe de gris et
du rouge, avec parcimonie. Le jaune rattrape la mise, il fait un peu gicler la frénésie
que je porte en moi pendant les séances de coloriage.
C’est surtout une leçon pour dompter l’assurance de soi.
Accepter que le portrait d’un vieillard finisse en homme lisse. Et vice versa.
Créer, c’est déambuler « free », attraper à bras-le-corps la vie
autour de soi pour l’animer dans des gribouillis.
C'est ça,"swag".
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