30 avr. 2014

Une boîtes, deux boîtes, trois boîtes, une vie


 
Je tiens dans ma main une roche grosse comme un muffin.  C’est un caillou piqué sur une plage du nord du Maine à Mount Desert Island il y a de ça très longtemps.  Cette roche m’a suivie dans tous mes déménagements.  Je l’ai même apportée au bout du monde en Nouvelle-Calédonie.  Et  moi que me targue de voyager léger…
Pourquoi s’empêtrer d’une roche?  Elle n’a rien de spécial.  Elle ne brille pas.  Elle ne sert pas d’écrin à un insecte de la préhistoire ou à un coquillage antique emprisonné dans son ciment.  Il m’arrive de la passer sous l’eau pour lui redonner un peu de lustre mais elle retrouve bien vite son gris grisaille.  Son gris horizon lointain.
Je voyage comme ça, avec des petits bouts de ma vie que je traîne au fond de mes poches.  D’une maison à une autre, d’un pays à un autre. Notre nouvelle demeure sur la rue des Cèdres n’est qu’une destination.  La roche est là, sur le rebord de la fenêtre de la cuisine.  Je sais bien qu’un jour, je vais tendre la main pour la saisir à nouveau.  Repartir.
Je suis atteinte d’une maladie mais je n’en souffre pas.  Le symptôme?  Une envie subite de prendre mes cliques et mes claques pour me pousser, faire une boîte, deux boîtes, trois boîtes, coucher ma roche entre deux piles de chandails et aller vivre un autre bout de vie.  Ailleurs.
Ceci est la dernière chronique de Gougounes et talons hauts.  Le cycle du pacifique est terminé.  J’espère qu’il en sera de même pour l’épisode Cancer dans les tropiques… Je viens de compléter l’an Un de ma rémission. 
Aussi vrai que la roche qui se trouve au creux de ma main, je m’accroche au bonheur.
J’ouvre un autre chapitre dans un blogue qui s’appelle… Chantale Carignan.  Original comme mes bibelots, n’est-ce pas?
Chantalecarignan.blogspot.ca
Au plaisir de vous retrouver dans ce nouvel espace!
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