25 juil. 2012

Un Webzine!

Je viens d'accoucher d'une bébitte étrange et je l'aime déjà:  c'est un Webzine!


L'équipe de production est assez minimaliste:  ma caméra, mon micro et moi.  


Et j'oubliais la technique:  mon ordinateur portable avec logiciel de montage :)


Soyez indulgents...Tout ça est un jeu pour moi et je m'amuse comme une enfant à la plage.


17 juil. 2012

La Nouvelle-Calédonie en chiffres













Il y a 22 mois, les 5 membres de notre familles ont posé 10 valises sur le tarmac de Tontouta.  C'était un four, je m'en souviens très bien.  J'ai failli m'évanouir lorsque j'ai vu un thermomètre électronique indiquer 39 degrés.  Il y avait même un feu de forêt qui faisait rage au col de la pirogue.


En entrant dans la ville, les cocotiers en rang d'oignons le long des baies bordant Nouméa se sont inclinés pour laisser filtrer un peu plus la lumière.  Le lagon est apparu, turquoise.  Envie de fendre l'eau d'une bonne brassée.  C'est à ce moment qu'un poisson déluré a sauté, avec pour mission sans doute de nous saluer à sa façon.


15 mois en brousse et presqu'autant d'amis.  C'est ma petite comptabilité, une page avec une seule colonne, celle des crédits.  Je me suis enrichie.


Nous voilà en ville dans notre deuxième moitié de vie en Nouvelle-Calédonie. Mon carnet de voyage est loin d'être rempli:  nous avons encore bien des aventures à vivre.  


2 ou 3 autres expéditions en mer
Séjour dans les 3 îles de la Loyauté
1 virée en Australie
Plusieurs soupers bien arrosés
1 weekend entre copines à Sydney
Moins d'une demi-douzaine de raids...
Autant d'expéditions en camping que j'ai de doigts sur mes deux mains


Le temps file.  Il faut compter.




12 juil. 2012

Vendredi 13 peut tomber sur un lundi


Hoooo!  C’est vendredi 13, planquez vos chats noirs, rangez vos poupées vaudous et ne marchez pas sur les craques du trottoirs.

Il y a une ombre obsédante qui vous épie, prête à vous faire une magistrale jambette. 

Curieux ce sentiment fataliste, ce parasite du quotidien, cette cheville de bois dans l’engrenage pourtant bien huilé de votre routine.

Pour moi, vendredi 13 peut tomber n’importe quel jour.  Ça arrive à l’improviste.  Je ne suis plus moi.   Je deviens Miss Calamité. 

Je vous fais grâce des verres de lait renversés, de la casse systématique des coupes de vin de ma défunte belle-mère (sauf une petite flûte à porto qui a échappé au cataclysme) et des brassées de blanc qui tournent au rose.

Le chapitre des pièces d’auto détachées fourmillent aussi de rebondissements.  Un pneu crevé, un pare-choc rayé, une tôle en clin d’œil sur l’aile arrière de la bagnole…J’ai donné.  Et on n’était pas un vendredi 13.  On était juste…pressurisé. 

Et il y a le jour où j’ai vomi sur un mur de mon collège en plein examen du ministère.  Ce n’était pas un vendredi 13.  C’était plutôt un jeudi salami.

Perdre une poignée de vingt piastres.  Trouver un cinq.  Faites le compte :  on est encore le 13.

La duperie du jour mal aimé peut frapper au beau milieu de la nuit :  un dégât d’eau monstrueux et voilà la maison devenue Atlantis avec en prime une douche dans le corridor.  Mieux vaut avoir une poubelle propre sous la main pour  1) Récupérer le Niagara jusqu’à assèchement.  2)  Pleurer un bon coup dedans.  Mais le lendemain, Oh miracle!  Ce n’est plus le 13, c’est le 14.  Il y a un jeune plombier blond en dreadlocks qui vient tout éponger…

Les architectes ont trouvé la solution :  le déni.  Pas de treizième étage dans les gratte-ciel.  Avouez qu'il s’agit d’un raccourci un peu trop accomodant quand on saute du 12 au 14.  Gommer le 13, c’est prétendre qu’on est invincible.  Je suis loin de l’être.

Quel est le talisman pour faire fuir tous les jours la poisse du vendredi 13?
Respirer, même avec un talon coincé dans la grille d’une bouche d’aération.
Il se trouve toujours quelqu’un pour vous sortir d’un mauvais pas si vous êtes prêts à en rire.

Et croyez moi, je ris très souvent.

9 juil. 2012

La pause récré des joyeux Naufragés


« Les enfants, papa et moi on se pousse sur un îlot! », ai-je lancé à mes trois ados il y a deux semaines. 

Ce ne sont pas des paroles en l’air.  On a mis quelques bières au frais, balancé la crème solaire, le bikini et les revues pêle-mêle avec le sac de croustilles et on a passé le pas de la porte en soufflant des bisous au dessus de notre épaule. 

Pendant ce temps, je crois que les enfants soufflaient eux aussi…Tchao bye, les vieux amoureux!

Quelques minutes plus tard, on filait sur le lagon turquoise.  Cap sur l’îlot Maître.

La réserve naturelle doit avoir la taille d’un MINI-WHEATS.  Sur son côté givré, un luxueux hôtel avec bungalows sur l’eau.

Côté nature, c’est le terrain de jeu des kite surfers qui allument le ciel avec un bouquet de voilures gonflées et colorées.

Et juste en face, Nouméa sous les rayons. 

On a fait le tour en 22 minutes top chrono en traînant nos gougounes dans le sable chaud.  Étonnant tout de même qu’on ait croisé 5 tricots rayés…

Vers la fin de l’après-midi, le téléphone portable de Chéri a sonné.  «Allô oui?»

C’était les enfants qui voulait savoir ce qu’on allait manger pour souper. 

Les joyeux Naufragés peuvent rentrer.  Taxi!






3 juil. 2012

Miou Miou sur le caillou


Une main dans les cheveux, l’autre glissée dans la poche, Miou Miou semble s’être glissée hors de l’écran géant qui lui sert de rideau de scène derrière elle.  L’actrice française a passé un petit quart d’heure avec les cinéphiles du festival du cinéma de la Foa, dans une salle de Nouméa.  Elle s’était prêtée à l’exercice deux jours plus tôt à l’ouverture de l’événement cinématographique en brousse.  Un pull léger sur son jeans, elle fripe une mèche en nous avouant qu’elle serait bien restée dans son lit à l’hôtel :  «C’est à l’arrache à cette heure! »  En effet, il est déjà onze heure moins quart et le générique défile encore sur ce beau classique poétique qu’est La Lectrice de Michel Deville.

Une question timide du public et la voilà déjà réveillée, l’ingénue aux fesses à l’air.  Elle rit en se remémorant la scène où Patrick Chesnais, dans son peignoir de PDG,  se retrouve le nez sur ses miches rondes.  C’est là qu’il finit par poser le livre afin de le dévorer.  Lubrique?  Plutôt comique lorsque le comédien lui confie entre deux prises :  «Et dire que j’ai raconté à mes enfants que j’allais travailler!»  Et la belle de s’esclaffer en secouant ses tifs devant le parterre de spectateurs du Cinécity.

Les questions déboulent et les anecdotes se savourent.  La si jolie coupe de cheveux de Marie?  Un accident capillaire.  Si La Lectrice a les cheveux courts, c’est que Miou Miou s’était cramée la tête avant le tournage.  La coupe a fait mouche and the rest, as they say, is history

Le film avait décroché le grand prix des Amériques au festival des films du monde de Montréal en 1988.  Celle qui l’avait aimé plus que tout, nous dit Miou Miou, c’est son amie Clémence Desrochers.  Clémence y a vu l’essence de son père, le grand poète Alfred DesRochers.  Un hommage aux écrits qui est allé droit au cœur de l’humoriste du Lac Memphrémagog.

Onze heure et quart.  Les questions fusent.  Qu’est-ce qui fait la beauté de ce film?  Comment expliquer son fulgurant succès?  Ahh, c’est un film sur l’imaginaire, un film français plein de mots charmants, un film dont l'action est campé dans une jolie ville de province, Arles.  Et un film avec du cul…oh! pardonnez moi, avec de la sensualité…Miou Miou est un panier percé, on peut voir le jour tellement c’est transparent tout au fond d’elle.  Pas de faux-semblants.   Elle dit : «Je ne sais pas».  Elle répète : «C’est comme ça, je ne suis qu’une actrice.  Puis elle ajoute :  «J’irais bien me coucher».

Le quart d’heure passe et déjà elle en grignote un autre juste pour raconter l’inoubliable partie de plaisir lors du tournage de Milou en Mai.  Des acteurs "superbes" dans un endroit "magnifique".  "On buvait tout le temps", marque-t-elle pour donner la pleine mesure de ce tournage qui avait toutes les allures d'un festival.   "C’était génial!"  Ils étaient frappadingues ces comédiens, essayant de deviner ce qu’il pouvait bien y avoir dans leur cocktail inventé.  On nommait un alcool ou deux et au troisième, on avait déjà oublié le début de la recette. 

Miou Miou fait danser sa crinière de soie, incrédule en songeant au temps qui passe.  «La Lectrice?  En 1988?»  Et oui Miou, Miou, ça va faire bientôt 25 ans.  Toi et moi, dirais-tu qu’on n’a presque pas attrapé la patte d’oie? 

Le public lui concède finalement une pause. Allez, il se fait tard et demain, tu dois abattre du boulot, tu es présidente d’un jury après tout.  Il y a une demi heure, Miou Miou se glissait hors de l’écran géant.  Elle ira bientôt se glisser entre les draps.  Elle repart en rebobinant sa mèche rebelle sur son doigt, sourire aux lèvres, déjà prête à faire de très beaux rêves.

Bonne nuit, Miou Miou.