27 avr. 2011

Le poète en claquettes

Il s’appelle Christophe Barré.  Il arbore une barbichette de sage et des mollets d’acier.  Il y en a trois à la douzaine des hommes comme lui.  Mais celui-ci à une petite particularité:  il fait le tour du caillou... en claquettes.  Soixante bornes par jour pendant trente-cinq jours:  ça lui fera une promenade de plus de deux milles kilomètres. 

Combien de paires de claquettes va-t-il user sur le bitume de la Calédonie?  Mais vous n’avez pas une question plus existentielle à poser sur ce périple? 

Bon… De toutes façons, je lui ai moi-même demandé sachant très bien qu’il y avait des statisticiens parmi vous.  Depuis Nouméa, il a vu fondre deux paires de bonnes vieilles «gougounes» comme on dit chez nous.  Calculez 300 kilomètres entre Nouméa et Koné et ça lui fait pas mal de millage avec ses semelles de gomme.

Y’a de quoi tourner en bourrique quand on entreprend une telle expédition sur le seul lien routier de la Calédonie.  Ni les semi-remorques ni les fêlés au volant ne lui font peur. Quel est son truc?  Christophe Barré déclame de la poésie tout en marchant.  Il a l’air d’un joyeux timbré qui parle aux herbes folles.  

Ralentissez en passant près de lui…Vous l’entendrez réciter des extraits du « Retour au pays natal » d’Aimé Césaire.

C’est aussi beau que le bruit du vent, vous aimerez.
Lulu en skate

L'envers du décor

25 avr. 2011

         Décalage dans le télé horaire...
Le scandale Cantat, version édulcorée dans ce télé-horaire gratuit disponible à Nouméa:  on rappelle que Noir Désir s'est dissout en novembre dernier.  Que feront les membres?  Pas de suspence pour le lead singer Cantat qui "restera dans son registre de prédilection, le chant"...
Cantat est à l'affiche d'une trilogie de Sophocle, une création de Wajdi Mouawad du Théâtre du Nouveau Monde.  
Pas un mot sur la colère qui a enflammé le Québec.  Pas un mot sur le crime passionnel de Bernard Cantat qui a tué sa femme dans un moment de pure folie.
On conclue plutôt en écrivant :  "(la pièce) devrait être présentée au Festival d'Avigon cet été.  Les fans français pourront donc admirer leur idole sans avoir à aller au Canada!"  
C'est donc ça, le décalage?!
Pouébo, par Agnès


                            La couleur des Bee Gees

Prenez les Bee Gees, version bleu poudre, passez les sous le filtre HD et vous aurez la délicate palette turquoise du lagon de Poé.  


Lorsque j'avance dans ce miroir aux reflets aussi chatoyants que les chemises de soie de Barry, Andy et Maurice, je plane.


Il y a quelque chose d'irréel à ce tableau:  debout au milieu du lagon avec les petits poissons qui butinent sur les patates de corail, le soleil qui chauffe mes épaules et la tête dans les nuages en formes de personnages de cartoons.


Coup d'oeil à gauche: bleu.  Coup d'oeil à droite: bleu.  Droit devant:  l'écume furieuse de l'eau qui se fracasse sur la barrière de corail.  On dirait le sourire émaillé des trois frangins Bee Gees.  


L'expérience ultime:  un baiser échangé dans cette bulle extatique du Pacifique.


Fermez les yeux et vous entendrez "How Deep Is Your Love"...


20 avr. 2011

Mon chien me rend dingue!

Lundi dernier, j’ai mis mon chien Bouboule sur le mur d’honneur de Facebook.  L’employée du mois des restaurants McDonald n’aurait pas eu meilleure presse :  « je suis fière de Bouboule, souper entre amis et assiettes qui lui passent sous le museau : elle n’a pas flanché! Bravo championne! 
:-)

Il y en a qui ont dû se dire : «  mais elle n’a pas de vie, celle-là pour épiloguer sur son chien et congratuler le clébard sur le wall! »  Vrai, je n’ai pas une vie digne d’une habituée des night clubs de Berlin, New York ou Ibiza mais je sais apprécier les petits moments où on pousse un « ah…ahhhh! » lorsqu'on se sent touchée par la grâce.  Oui, un chien obéissant est une grâce, cessez de rire!  Planquez votre cynisme dans votre doggy bag!

La chute est toutefois très brutale.  Alors que mes doigts couraient sur le clavier pour inscrire cet hommage canin au profit de la populace facebookienne, quelqu’un cogne à la porte.  Je m’empresse de faire SEND et  je vais répondre.  C’est mademoiselle Delphine, la styliste de la Case à Coiffer.  Papote-papote-papote pendant une quinzaine sur le pas de la porte et pendant ce temps, la Bête prépare minutieusement son mauvais coup avec l’aplomb d’un Arsène Lupin.  Bouboule vient me chiper mes deux ballerines CROCS sagement posées près de mon bureau et machouille les lanières avec une précision chirurgicale pour les…bousiller.  Du travail de pro.  Lorsque je la surprend, elle a déjà fait commis son crime et se tire comme un filou.  C’est pas un chien, c’est une couleuvre! Je suis incapable de lui mettre son larcin sous le nez, elle me file entre les mains. 

Les jours suivants, elle élabore un programme démoniaque pour me rendre dingue.  Orange mécanique, version Bouboule au cube. 

Elle se tire régulièrement chez ma voisine pour aller faire une petite séance de lutte gréco-romaine avec le chiot Bambou.

Elle jappe avec l’aplomb d’un pittbull à la sortie des travailleurs kanaks qui quittent le chantier à côté de chez moi sur le coup de 16 :30.  La honte!

REGARDEZ LA PHOTO CI-CONTRE:  ELLE FAIT SEMBLANT DE FAIRE PITIÉ!  AH...AHHHH! DÉMASQUÉE, SALE CABOT!

Elle lèche avec application les orteils des dames qui se pointent chez moi en claquettes.  Franchement gênant cette intrusion dans l'intimité d'autrui!

Lorsque je l’appelle, elle me regarde, me lance un clin d’œil, lève un doigt d’honneur et démarre comme une Formule 1 dans la nature.  Ahhhh, je vais la vendre aux chinois pour qu'ils la cuisinent et la vendent sous forme de rouleaux impériaux!

Elle fait semblant qu’elle va étriper les veaux dans le pré lors de sa promenade sur la piste cyclable.  Non, mais???  A qui tu fais peur, petite crotte de bique?

Elle n’est pas tuable!!!!!! Il faudrait un raid de 20 kilomètres dans les montagnes de Houaïlou pour la coucher! 

JE SUIS AU BORD DE LA CRISE DE NERFS!  Y A-T-IL UN PSY CANIN PARMI LES LECTEURS????


Femelle croisée à vendre.  Sac de croquettes et gamelles inclus.  Répond au nom de Bouboule.  Tempérament enjoué, elle est aussi intelligente et attachante. Toujours partante pour faire promenade à toutes heures du jour, elle a en prime un esprit aventurier. 
Une aubaine :  500 CFP  (5 dollars) , négociable.
Vous pouvez nous joindre au 74 59 35 

18 avr. 2011

Un coucou de Lisa et Gaël du Snack des Cascades


Amours et délices au snack des Cascades

Le Québec a ses roulottes à patates et la Nouvelle-Calédonie, ses snacks.  Ces fourgonnettes transformées en cuisines roulantes se trouvent souvent à l’entrée des villages.  Le snack des Cascades offre un bon combo panini-frites mais aussi des grillades pour les plus gourmands.

Qu’est-ce qui rend cet endroit si différent?  L’histoire du jeune couple de proprios est digne du roman « Mange, prie, aime ».  Lisa et Gaël se sont rencontrés sur une petite île au large de Bali il y a trois ans.  Gaël crapahutait autour de la planète depuis un moment et il avait envie de poser ses valises en Calédonie.  Lisa l’a suivi.  Générique sur la fin d’une belle histoire?  Plutôt le début d’une belle aventure.  

Le snack des Cascades est à Pouebo, à deux minutes de la chute de Colnett.  C’est bon et c’est pas cher.  En prime, vous avez une jolie plage pour piquer une sieste. 
J’y retourne, c’est promis.

17 avr. 2011

Chronique d'un dimanche tranquille

Qui a dit que les dimanches devaient être tristounets lorsqu’on vit en brousse?  J’ai pour vous la recette qui mettra un peu de « oumphhff! » pendant le Jour du Seigneur.

Ma suggestion :  une longue promenade en bagnole avec arrêts multiples, direction côte est.  Le top du top d’une telle balade, c’est de squatter la banquette arrière du 4X4 d’un couple d’amis.  Et surtout, n’oubliez pas de dire au chauffeur qu’il est vraiment le meilleur même si des fois vous avez un léger mal de cœur dans les courbes en lacet de la transversale Koné-Tiwaka.  C’est une route panoramique digne du National Geographic  mais elle vous donne une vague envie de vomir dans un petit sac.

*****

Monsieur D. et sa douce, Madame A. (A comme dans « ange ») nous ont fait l’honneur, à Princesse des Îles et à moi, de nous inviter à se joindre à leur promenade dominicale.  Partir à la chasse aux images et croquer des moments de bonheur, c’est selon moi le plus beau des programmes.
Nous voilà en route sur le coup de 8 heures et demi avec des prévisions météo qui nous promettent quelques belles percées de soleil sous un couvert de nuages pluvieux. 
Notre chauffeur, Monsieur D., s’arrête toutes les fois où on pousse des « ohhh! » et des « ahhh! ».   Il mérite vraiment une médaille, celui-là! 

Voici en mots et en images quelques beaux moments de cette petite escapade du dimanche.

Hienghène et sa poule, en accéléré   
Un tout petit arrêt pour immortaliser la poule la stoïque du Pacifique.  Il n’y a pas une tempête qui ne parvienne à lui défriper le plumeau. 

Coucou à la cascade de Tao  
C’est une cascade de 100 mètres de haut.  Bonjour les sports extrêmes!  On y retournera pour la randonnée.  Il avait trop plu et ça patine sur le sentier boueux.  Avis aux intrépides :  il y a des tourbillons qui peuvent vous arracher votre bikini.  Écoutez les locaux et baignez-vous aux endroits désignés.

Mini-trempette à Colnett 
Une autre cascade, moins furieuse celle-là, avec en prime une rivière qui se jette sur une plage ma-gni-fi-que.  Tout au long du chemin, c’est l’exubérance des jardins kanaks qui vous pavent la voie.  On ne devrait pas rouler sur ce tronçon, il faudrait plutôt marcher pour prendre le temps de tout enregistrer avec ses yeux, son nez et ses oreilles.  En prime, vous avez des gens qui vous envoient la main avec une telle joie, c’est comme s’ils retrouvaient un vieil ami et explosaient de joie.  Il n’y a qu’en Calédonie où le « salut » n’est pas banal.

Ding! Dong! à l’église St-Denis 
Au limites de la commune de Pouebo, il y a une petite église juchée sur une colline.  Les enfants rient.  Tout en bas, les adultes sont absorbés à leur bingo sous le faré.  On entre dans le temple pour aller voir les vitraux d’une troublante authenticité.  Ils  dépeignent l’arrivée tumultueuse des premiers missionnaires.  L’un d’eux en a même payé le prix de sa vie : Blaise Marmoiton, mort en 1847.
En sortant de l’église, les fillettes se présentent :  Zoé, Marie, Cynthia…Pendant que je discute, Princesse des îles, curieuse comme une belette, décide de sonner la grosse cloche du village.  Les enfants déguerpissent tels des lapins pour ne pas avoir à se faire gronder par le Père…Et les parents lâchent leur bingo tout en bas pour voir qui fait ce boucan…Ah, la la!  Qu’est-ce que tu fais là Gaston La Gaffe?  Bon allez, je te pardonne mon enfant, mais ne recommence plus tes facéties!

Le plein d’UV à Mahamate 
On dit qu’il y a un certain James Cook qui est tombé en pamoison devant cette longue plage tranquille au fil de ses découvertes dans le Pacifique.  Je ne sais pas si c’est la plus jolie mais c’est certainement là où on croise les gens les plus sympas.  J’ai piqué une jasette à Marie-Pascale qui est venu avec les enfants pour y passer l’après-midi.  Elle a un bon sens de l’humour, la Marie-P.  Elle m’a donné un plein sac de pommes cythères.  Voilà la coutume inversée :  c’est les locaux qui font les cadeaux!  On aura tout vu!

Retour par la transversale entre le col d’Amos et Koumac.  Je vous avoue n'avoir n’avoir rien vu.  Je roupillais avec Princesse des Îles.  On avait l’air de deux goujats, à ronfler comme des tondeuses sur la banquette.






Merci Monsieur D. et Ange!




14 avr. 2011

12 avr. 2011


La désintox

C’était il y a longtemps…Je faisais mon yoga dans les allées du magasin Winner’s le mercredi soir pour me remettre d’un début de semaine trop rock’n’roll.   Je confesse aussi avoir été accroc du shopping pendant mes pauses du midi.  Je grignotais un Joyeux Festin au volant de ma bagnole pour me rendre à un haut-lieu de pèlerinage,  le centre d’achats.  Je me suis infligée vertiges et palpitations lors d’achats compulsifs.  Je me souviens même de la brûlure de la carte de crédit entre mes doigts.

C’était avant Koné, le pays de la simplicité volontaire. 

Je vous le concède, il faut être riche et n’avoir jamais manqué de rien pour réaliser à quel point la consommation peut-être futile.  C’est un luxe inouï que de pouvoir dire un jour : je boude le plaisir d’acheter.  Je n’imaginais pas m’adonner à une telle expérience en choisissant de vivre à l’étranger.

Il n’y a rien ici. Pas de chaussures, pas de chandelles, pas de club vidéos.  On ne manque pas de pain ni de vin.  Pour les fruits et légumes, il faut tomber sur les bons jours.  Il y a désormais un mot tout nouveau et plein de joyeuses promesses dans mon vocabulaire d’expatriée : ARRIVAGE.

Les arrivages de denrées, d’ampoules électriques, de douzaines d’œufs, de poulets et autres frivolités nous plongent dans la plus grande délectation .  « Oh! Des oranges!  Ah! Des fraises surgelées! ».  Mais attention! Il y a aussi le choc de la pénurie qui nous guette.  Fidèle à mon habitude, je demande 500 grammes de jambon blanc à la plus gentille des bouchères.  « On est en rupture de stock.  Il n’y en n’aura pas pour au moins trois semaines… », me dit-elle avec son plus beau sourire.  Chou blanc avec le jambon, ça ne fait pas de très bons sandwiches.

Mon amie Louise, en désintox tout comme moi,  est en quête perpétuelle pour acheter son six pack d’eau pétillante…Pauvre Louise…Je crois que les commis du Leader Price planquent les bouteilles dans l’arrière-boutique en la voyant arriver.  Ils veulent la guérir de sa terrible addiction!

Mais quand il faut acheter, on fonce! C’est ce que j’ai fait alors que je devais remplacer mon ouvre-boîte déglingué.  J’ai fondé mes espoirs sur le bazar bordélique de mon magasin-épicerie préféré, Chez Roes.   Je demande à la commis si elle avait un tel outil, certaine qu’elle allait relever le défi haut la main.  Que pensez-vous?  On n’a peut-être pas grand’chose à Koné mais les ouvre-boîtes, il y en a toujours stock.  Elle m’emmène au fond d’une rangée, s’agenouille devant un présentoir fermé à clé, l’ouvre cérémonieusement et m’exhibe un ouvre-boîte version deuxième guerre mondiale.  Une fois ouverte, votre boîte de conserve a l’air d’être explosée tellement vous avez tailladé le fer avec hargne.  Est-ce que ce modèle me convenait?  Je l’ADORE!  Mettez-moi en une caisse!

11 avr. 2011

Lettre à mon aîné

Cher Lulu,

Il n’y a pas une journée où je ne pense pas à toi et à tes soeurs.  Tu as beau avoir 16 ans, tu n’es pas exempté de la prière quotidienne de la mère poule.  Je te confie au p’tit Jésus même si tu me dépasses d’une tête et que tu peux me porter sur tes épaules.

Port-au-Persil, été 2008
Six mois se sont écoulés depuis notre arrivée.  Je sais que le temps n’a pas encore effacé le souvenir amer de ce triste samedi de septembre où tu as été obligé de dire au revoir à tes potes.  Le lendemain, c’était au tour de ton cousin Didou, ton éternel complice, d’essuyer une larme avec toi.  À notre arrivée dans ce nouveau pays, tu étais en colère, une colère qui a grondé longtemps sans que je ne puisse rien y faire.  Il n’y avait ni crise, ni répliques courroucées.  Tu as toujours été affable.  Mais cette rage sourde n’a pas échappé à mon regard aiguisé.  Moi aussi j’avais de la peine de te savoir plongé dans ce mal de vivre passager.  Ni le bleu de la mer, ni les étoiles du ciel, ni la douceur du climat ne parvenaient à te faire oublier ta vie là-bas, chez-nous.  Ta vie avant la Nouvelle-Calédonie.

Les semaines ont filé.  Lentement mais sûrement, je t’ai vu émerger.  Tu as fini par sortir de ta chambre.  Tu regardes les infos à la télé et tu poses des questions.  Tu me communiques tes résultats scolaires avec une pointe de fierté.  Tu fais des petits boulots.  Tu t’es mis à la planche à voile, au plus grand bonheur de ton père. 

Ta force me touche.  Cependant , je ne suis pas dupe.  Juste avant que tu ne prennes le chemin du lycée ce matin, je t’ai surpris assis sur ton lit en train de regarder l’album photos de tes amis.  Ton cœur est encore au Québec et c’est normal.  La première bande d’amis, c’est la famille en mieux car on les a choisis. 

Nous ne sommes pas si différents, tu sais.  Moi aussi, je vais garder un souvenir amer lorsque tu partiras pour faire ta vie.  Mais je vais m’inspirer de ton courage pour poursuivre mon propre chemin.

N’oublie pas ceci :  je n’arrêterais jamais de te regarder vivre avec attention et bienveillance.   Et mes prières vont toujours t’accompagner.  Tous les jours.

Ta mère qui t’aime très fort.

6 avr. 2011

La longévité de Monsieur Bubble Gum

Près de 3 décennies à vendre des glaces aux enfants qui viennent s'émoustiller à la Baie des Citrons: Monsieur Bubble Gum est un exemple de longévité.


Il est arrivé ici en 1971 pour se lancer dans la pêche commerciale.  Mais notre jovialiste a vite fait de changer de cap pour miser sur une ressource inépuisable: le plaisir de manger des glaces au soleil.


Monsieur Bubble Gum est une célébrité: c'est lui qu'on retrouve en page 77 du guide Hachette sur la Nouvelle-Calédonie.


Si vous passez à la Baie des Citrons, dites-lui bonjour de ma part.

Nouméa vu par Monsieur Bubble Gum

3 avr. 2011

Ma colline, mon terrain de jeu

Il y a une colline qui surplombe mon quartier. 

L’endroit est assez sauvage :  il y a trois mois à peine, je me suis retrouvée nez à nez avec une horde de cerfs pendant ma petite promenade quotidienne. 

Les cerfs se font plutôt rares ces jours-ci. La machinerie lourde a envahi le petit espace bucolique.  On construit en ce moment une route d’accès vers un nouveau quartier.  Eh, oui…encore un autre.  Koné explose. 

Je dois me résigner à attendre le départ des travailleurs avant de me lancer dans cette petite expédition avec Bouboule.  C’est la fête lorsque je lui enlève sa laisse!

Marielle et Sylvie, mes compagnes d’équitation, m’ont cependant fait découvrir un autre accès.  Wow!  C’est une piste escarpée et taillée sur mesure pour quiconque a envie d’un bon défi. 
Je n’ai pas encore l’ambition de suivre ces deux là :  elles sont trempées dans l’acier.  Des G.I. Jane entraînées comme si elles allaient faire la guerre en Afghanistan.  Elles montent les côtes avec un couteau entre les dents…Tout ça en prévision d’un raid auquel elles vont participer, une course de 12 kilomètres dans la jungle calédonienne.   Vous ai-je dit que Marielle et Sylvie ont 110 ans au compteur?  50 et 60, respectivement.  Et ça ne vous viendrait pas à l’esprit de causer "âge d’or" avec elles parce qu’elles sont dans une forme dangereuse.

Monter / descendre les vallons qui ceinturent mon quartier, Green Acres, ça met du piquant.  Moi aussi, j’ai envie de faire un raid.  Mais j’ai des croûtes à manger!

Et Bouboule?  Elle revient avec la langue à terre, prête à s’écraser sous le divan pendant quelques heures.  Heureux répit dans la maison!